Encore une course à raconter !
Tout débute à Veigy de bon matin le sourire aux lèvres et l'envie de se faire plaisir (un grand plaisir).
La preuve on est tout sourire !!
Il fait un temps acceptable à Chamonix, toujours des réflexions sur le contenu du sac, je prends je prends pas???
On prend la navette pour Courmayeur (on essaie de dormir un peu !) ensuite on attend sur la ligne de départ :
La pluie commence à tomber mais bon c'est pas très grave on se couvre et puis de toute façon ça va s'arrêter !
Le départ est donné (quelle émotion c'est impressionnant de se dire qu'on démarre la course qu'on a préparée pendant de longs mois).
Ca file vite il pleut toujours (première tuile de la journée!!) deuxième tuile de la journée : un brin de mes bâtons téléscopiques refuse catégoriquement de s'ouvrir : résultat j'ai fait la course en dahut !!! (pour peu que la chasse soit ouverte je terminais comme trophé de chasse au dessus d'une cheminée !!)
Le temps se calme après le passage de la tête de la Tronche (mais quel vent et dejà de la boue, j'ai eu une pensée pour les derniers qui ont dû patauger dans une patinoire !)
Ca roule jusqu'à BONATTI mais là juste avant un gros coup de pompe (mauvaise gestion du ravitaillement!) qui me tient jusqu'à ARNUVA où je prends le temps de bien me ravitailler.
En haut du grand col Ferret je me rends compte que mes prévisions de temps sont largement dépassées et qu'il va me falloir compter sur une arrivée vers les 2 à 4 h du mat !
Jusqu'au pied de Champex tout va bien il fait sec mais je vois les nuages qui arrivent et qui sont très moches !! Début de la pluie à 18h30 qui ne me lachera pas jusqu'à Chamonix !
La montée de Bovine est dantesque plus je monte plus l'eau qui ruisselle devient grosse ! (c'est là haut que j'ai appris la neutralisation de l'UTMB!) à partir de ce moment je me suis retrouvé seul ! Dans la descente sur TRIENT je perds ma casquette avec une bourrasque de vent (pas de bol encore une fois) mais je gagne du temps dans les descentes qui ressemblent plus à du ski sur boue qu'autre chose !
Dans la montée de Catogne je me sers d'un concurrent comme lièvre pour le tirer au sommet et attaquer bille en tête la descente sur Vallorcine: gamelles, glissades, boue à tous les étages !!
A Vallorcine il tombe des seaux d'eau mais tout va bien le moral est toujours bon, la preuve :
Il suffit de demander de se faire prendre en photo pour garder un souvenir de la sale tête qu'on a !!
Ensuite c'est la dernière montée et c'est à la Tête aux Vents que j'apprends que la course vient d'être neutralisée: et pour tout vous dire pour y avoir été, il n'y a pas de meilleure décision.
Plutôt que de vous le raconter je vous colle un post du forum de l'UTMB pour info il y avait un gars en hypotermie (température descendue à 35 °) et bon samaritain j'ai pris son sac jusqu'à la Flégère (10 Kg de plus à se trimballer !!)
"Bonjour à tous,
Je n'ai jamais eu peur en montagne, mais je dois dire que le passage de la Tête aux Vents à 1h et quelque du matin m'a vite remis en face de ce qu'est une course en montagne! Brouillard, pluie drue, vent = grosses frayeurs pour descendre en plus d'une heure sur la Flegère ou sous la tente j'ai retrouvé des garçons et des filles en hypo et très affaiblis! Peut eêre que si on m'avait annoncé ce que j'allais vivre pour monter la Teêe aux Vents (de l'eau en permanence, par endroit jusqu'au cheville, les rivières partout....) et pour la descendre...je serais resté au chaud à Vallorcine, déjà fier des 80 km pas simples du tout que nous avions effectués! Pour ceux qui sont restés coincés à Vallorcine, vous pouvez être fiers de votre perf...sincèrement.
Alors je ne cherche pas plus loin et je m'arreêe simplement la dessus: la course dans nos belles montagnes reste une aventure, et il faut en assumer les conséquences. Pour le reste je n'ai pas envie de m'y attarder, même si je peux comprendre ceux qui cherchent plus loin des explications.
Je serai présent l'année prochaine...si possible sur l'UTMB!
Derniers mots pour tous les bénévoles, qui ont géré et donné tout ce qu'ils pouvaient! MERCI et SUPER BRAVO!
A l'année prochaine."
A partir de la Tête aux Vents j'ai donné tout ce que j'avais et à l'arrivée la seule chose que je demandais: une douche chaude pour me réchauffer et un lit pour dormir :
J'ai terminé cette course franchement pas de regret à avoir pour mes compagnons de départ Christophe et Stéphane, heureusement qu'ils ont neutralisé la course c'était l'enfer (n'ayez pas de regrets), enfin bravo à toi Jacques, les trippes ne sont pas toujours bien sympa avec nous mais tu as fait un superbe parcours (tes temps de passages sont un bel exemple de régularité j'en étais jaloux à les voir !!)
L'an prochain je compte m'aligner de nouveau pour une telle aventure!!
Bilan: des bénévoles très sympas et très accueillants, des panoramas (quand on peut les voir!!) qui méritent le déplacement, une course à faire à plusieurs (au moins à 2 )
J'ai du laver deux fois mes vêtements tellements ils étaient couverts de boue !!!