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8 juillet 2009 3 08 /07 /juillet /2009 16:25

07 heures 45 départ de Veigy, il faut beau et la température est idéale. Premier arrêt à Douvaine pour le thé et le café. Puis direction la Fouly dans le canton du Valais. Deux heures plus tard nous arrivons. Et là.....
C'est le véritable début de l'aventure avec un grand "A". Derrière nous sur le parking un 74, il vient de Messery, Hervé CAIROLI, il finira en 10h05, et s'alignera le lendemain matin à la Presqu'île du Léman sur le grand parcours bouclé en 1h02' !
Récupération du dossard 1266 et ensuite préparation du sac, la tension monte doucement mais sûrement.
Un beau village la Fouly, typiquement valaisan et une ambiance très sympa. Je donne quelques conseils à Christophe, sachant très bien que la course sera longue et difficile mais il est motivé et j’ai une énorme confiance en lui, c’est un costaud le gaillard. Premier coup de téléphone pour donner des informations. Installation sur l’aire de départ, dernières accolades, derniers encouragements et je me poste 300 mètres après le départ pour le filmer.

La musique du film Christophe Colomb donne le la, et c’est le départ. Je vois arriver les coureurs, et filme pour immortaliser l’événement. En une poignée de secondes ils disparaissent et je me retrouve seul, peiné de ne pouvoir les accompagner sur ce trail magnifique. A peine le temps de me diriger vers le parking qu’une voix m’interpelle. C’est Martin BALTASSAT, jeune espoir en équipe de France de ski alpinisme qui me salue, le monde est petit ! Quelques mots échangés puis nous nous séparons, lui pour aller bosser et moi pour rejoindre Liddes, premier point de ravitaillement à 21,6 kilomètres et 1404 mètres de D+. Coup de fils à Stéphane pour l’informer et c’est là qu’il a l’idée du suivi en direct, une première. Il assurera le live sur le blog et ce, jusque sur la ligne d’arrivée !

Il est 11 heures et l’attente commence. Je fais quelques provisions (coca, bananes, pain, jambon, et une glace !)

Les premiers concurrents arrivent et ne s’attardent pas. La météo se dégrade et les premières gouttes tombent. Le temps passe tranquillement dans cette ambiance particulière. Il est 15 heures 30, l’horaire prévu pour l’arrivée de Christophe. 15 heures 45 toujours pas là et la pluie redouble, je commence à être en souci, j’espère ne pas l’avoir « raté ». 16 heures toujours rien. C’est angoissant d’attendre sans nouvelles, ai-je bien fait de lui proposer mon dossard ?

16 heures 24, il arrive enfin, dans le poncho et sourire aux lèvres. Je suis soulagé. Maintenant, je me presse sans trop le stresser, boire, manger, masser. Refaire le sac, remplir la poche à eau, faire le plein de nourriture, paroles réconfortantes, encouragements. Le ravitaillement a duré 10 minutes et le voilà reparti pour ….5 heures 40 de course, 20 kilomètres et 1396 mètres de D+.

Direction Lourtier, prochain point de ravitaillement. J’arrive rapidement dans ce village de la vallée de Bagne capitale du fromage à raclette. Le ravitaillement se trouve devant la fromagerie. De nouveau une longue attente dans un air frais et humide. Plusieurs averses balaient la zone et le parcours, Christophe doit-être trempé. 22 heures, il arrive. La fatigue marque son visage, mais toujours le sourire. Première chose, se changer pour ne pas attraper froid, puis manger pour reprendre des forces. Je refais le plein du sac. On prend notre temps, on discute, on plaisante, c’est super. Il a le moral et il va finir. « Il reste combien de temps ? », me demande-t-il. Je lui réponds « 1247 mètres de D+ et une douzaine de kilomètres, soit à peu près 25 kilomètres de plat. » Environ 3 heures, mais dans ma tête il est parti pour encore 4 heures.

Changé, nourri, il repart en pleine forme avec un moral de gagnant.

Je rejoins Verbier et me gare pas trop loin de la ligne d’arrivée. J’ai du temps devant moi, j’essaie de dormir dans la voiture en prévision d’un retour tardif, mais rien ni fait, je ne peux trouver le sommeil, je retourne alors sur l’aire d’arrivée. Je consulte régulièrement un portable mis à disposition pour suivre les coureurs. La projection du chronométreur officiel indique un passage à La Chaux à 02 heures 02 soit une arrivée vers 02 heures 50…. Bon et bien la nuit va être longue, mais peu importe, Christophe est en train de réaliser un grand truc et j’ai la chance de partager ça avec lui. Les messages d’encouragements arrivent sur mon portable. Michael en direct du stade de la Praille, envoie « Allumez le feu », de notre Johnny national, qui me fout les frissons, un SMS de soutien de Sylvie pour Christophe, un message de Luc et Béa, puis le téléphone vibre. C’est Stéphane, il est 01 heures 45, il m’annonce que Christophe devrait arriver dans quelques secondes. Je n’en crois pas mes oreilles, Stéphane est encore debout, il suit en direct les passages du traileur et a fait la projection horaire de son heure d’arrivée. Je remonte la route dans le centre de Verbier, je lui annonce les numéros de dossards, il m’informe alors que le prochain ce sera le champion. Je distingue au loin deux lampes qui s’approchent. C’est LE CHAMPION avec un autre coureur. Les poils se dressent, le joie m’envahit, je ne peux m’empêcher de lui donner le téléphone pour partager quelques mots avec Stéphane. C’est magique, c’est grand, c’est fort. La ligne d’arrivée passée je le félicite et le congratule. Il vient réaliser un véritable exploit compte tenu de son entraînement. Sur son visage fatigué s’inscrit un sourire royal, un sourire qui force le respect. Quel bonhomme.

Nous nous dirigeons sous la tente mess pour manger des pâtes et boire une bière fraîche bien méritée. Puis échange d’impressions, de commentaires, un plaisir, une joie se dégagent de ce face à face tardif.

Je passerai l’épisode de la douche dans le centre sportif de Verbier, je laisse le soin à Christophe de nous le narrer de l’intérieur. Nous quittons Verbier endormi et nous arrivons à Veigy à 4 heures 45 du matin. Il est temps de se reposer et de regagner son lit.

Je me suis retrouvé de l’autre côté de la course. Pour moi ce fut une belle expérience, humaine et technique. J’ai pu découvrir le rôle et l’importance du suiveur, de l'accompagnateur. C'est une forme d'abnégation qui trouve toute sa dimension quand le coureur passe la ligne d'arrivée.


Merci Christophe pour cette belle aventure humaine, je t'ai découvert, tu es impressionnant.

Merci aussi pour les deux points de qualification pour l’UTMB 2010.

Merci Stéphane pour ta collaboration et ton soutien.

Merci à tous ceux qui ont soutenu Christophe en pensée et/ou avec leurs messages.


 


 

Ici une petite vidéo de la traversée.

commentaires

L
Je vois que tu n'as pas suivis mon conseil, félicitations à vous deux.<br /> Il s'en passe des événements chez les T.G.V, en tout cas ça fait plaisir de revivre nouveau récit. Vous êtes à la recherche d'un autre monde comme Christophe Colomb.....( respect les Christophe.. )
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L
t'as vu jacques comme c'est sympa le boulot de suiveur ! des joies des angoises et un bonheur qu'on partage avec son poulain !<br /> Christophe il est trop fort !
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S
Bravo les gars, encore une belle aventure. J'ai croisé Christophe il a l'air en pleine forme comme sur le photos. Par chance j'avais du monde à la maison, comme ça j'ai pu assurer le live jusqu'au bout.
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S
Bravo Christophe, bel exploit, RESPECT.<br /> Bravo Jacques pour ton récit, on vit bien ton attente, ton angoisses et ta joie.<br /> Encore une expérience partagée et suivie par les Traines la Grolle, toujours heureux de vivre par les récits de chacun des expériences sportives et amicales.
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M
Tourner le temps à l'orage<br /> Revenir à l'état sauvage<br /> Forcer les portes, les barrages<br /> Sortir le loup de sa cage<br /> Sentir le vent qui se déchaîne<br /> Battre le sang dans nos veines<br /> Monter le son des guitares<br /> Et le bruit des motos qui démarrent.<br /> <br /> Il suffira d'une étincelle<br /> D'un rien, d'un geste<br /> Il suffira d'une étincelle,<br /> Et d'un mot d'amour<br /> Pour...<br /> <br /> <br /> Je vous laisse deviner la suite<br /> Félicitations a Christophe, Et on se rend encore compte ici, qu'un traine la grolle ne court jamais seul....et merci pour ce beau compte rendu...
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